Une « économie de guerre » au niveau mondial n’est ni nécessaire ni souhaitable. Si aujourd’hui un espoir de reprise se profile, ce n’est pas en raison de la gestion des États.
Lors de l’ouverture de l’Assemblée Mondiale de la Santé le 24 mai à Genève, Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU a revendiqué une « économie de guerre » au niveau mondial, pour combattre le virus. Il n’a pas précisé en quoi pourrait consister une telle économie de guerre, mais il faut sans doute entendre par là, si l’on se réfère aux exemples en la matière, une économie très dirigiste où l’État prend les décisions et les acteurs industriels sont contraints de les exécuter.
Et bien sûr, le secrétaire général de l’ONU ne conçoit une telle économie qu’au niveau mondial.
Il n’y a rien d’étonnant à ce que le secrétaire général de l’ONU propose une solution multilatérale. Il est dans son rôle qui consiste à essayer d’accroître les pouvoirs de son organisation. Pourtant, jusqu’ici, dans la gestion de la pandémie du Covid-19, il y a peu de raison de se féliciter du rôle de ces organisations internationales.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), créée pour préserver la santé dans le monde, a accumulé les maladresses. Elle est accusée d’avoir beaucoup tardé à avertir des débuts de la pandémie alors que c’est sans doute son obligation la plus évidente. On lui reproche aussi d’avoir couvert les autorités chinoises. Or, à tout le moins c’est sur le sol de ce pays que le virus a causé ses premiers ravages.
Enfin, la récente enquête à Wuhan des experts de l’OMS n’a fait que révéler l’impuissance de cet organisme à tirer des conclusions scientifiques d’une crise lorsqu’un État totalitaire décide de ne lui fournir que les informations qu’il veut bien choisir. Il est d’ailleurs significatif que Joe Biden, le nouveau président des États-Unis partage les mêmes doutes que son grand ennemi Donald Trump quant aux conclusions hâtives de l’OMS, qui a exclu l’hypothèse d’une création artificielle ou accidentelle du virus dans un laboratoire chinois.
Mais comme d’habitude avec les partisans de l’étatisme, on remarque que lorsque les solutions qu’ils ont proposées ne fonctionnent pas lorsque les États ont été défaillants, ils demandent « encore plus d’État ».
Antonio Guterres se plaint de la destruction, au niveau mondial, de 500 millions d’emplois et de la perte de dizaine de milliards de dollars par les entreprises. Faut-il une fois de plus rappeler que ces conséquences économiques catastrophiques ne sont pas la conséquence directe de la propagation du virus mais celles des mesures de confinement, de fermetures temporaires mais forcées de millions d’entreprises et d’une régulation excessive pendant la crise ?
Si aujourd’hui un espoir de reprise se profile sérieusement, ce n’est certainement pas en raison de la gestion des États, et encore moins de celle des organisations internationales.
D’une part, l’économie de marché est résiliente et finit en général par rebondir, malgré les entraves de plus en plus nombreuses résultent de la politique des États.
D’autre part, les vaccins permettent de limiter les effets des virus et donc de réduire les entraves à la liberté du commerce décidées par les autorités. Ces vaccins ont été créés par des entreprises privées en un temps record. Tout cela n’était possible que dans un système de libre concurrence qui a amené des centaines de laboratoires, dans le monde entier, à innover pour créer ces nouveaux vaccins en un temps record. Ces entreprises réalisent des bénéfices fabuleux qui sont simplement à la mesure des services qu’elles ont rendus au monde.
Leur capacité de production ne cesse de croître et à terme on peut espérer que leurs produits pourront bénéficier au monde entier, à condition de les laisser travailler dans un système d’économie libre et donc que les Étas et les organismes internationaux ne s’en mêlent surtout pas. L’on a déjà vu combien la gestion centralisée des campagnes de vaccination a causé des retards et sans doute fait perdre de nombreuses vies.
Une « économie de guerre » au niveau mondial n’est ni nécessaire ni souhaitable. Demander à des ministres des États membres de l’ONU ou de l’OMS, dont une minorité seulement sont élus démocratiquement, de gérer les suites de la pandémie, c’est à coup sûr aggraver sensiblement le problème. Ces personnes n’ont ni la légitimité, ni la compétence d’imposer des solutions au niveau mondial, alors qu’elles ont presque toutes échoué dans le propre pays.
Les problèmes d’aujourd’hui ont été causés par les États et leur politique moyenâgeuse de confinement. Ne leur confions surtout pas la tâche de résoudre les problèmes qu’ils ont causés. Pour soigner les gens ou prévenir les maladies, rien n’a jamais été plus efficace que le travail des médecins et l’ingéniosité des firmes pharmaceutiques motivées par l’appât du gain.
Un article de Thierry Afschrift initialement publié sur le site de Contrepoints.