En septembre dernier, l’Etat belge avait émis un emprunt, destiné au public, qui avait connu un énorme succès.
Les 24 milliards recueillis avaient été présentés comme un succès – sans doute le seul de sa carrière ministérielle – du ministre des finances.
En réalité, il était assez facile pour l’Etat de recueillir de gros capitaux, lorsqu’on offre un rendement fixe entièrement détaxé, dans un pays où tous les autres placements de ce type sont lourdement imposés à 30 % …
Aujourd’hui, obligé à plus d’orthodoxie, le ministre a dû émettre un emprunt au taux brut de 3 %, mais soumis au précompte mobilier de 30 %, ce qui donnait un modeste rendement net de 2,10 %.
Celui-ci doit être comparé à l’inflation, dont le taux actuel est de 3,20 %.
En d’autres termes, celui qui souscrit à cet emprunt perd de l’argent. Ou, exposé d’une autre manière : l’épargnant s’appauvrit en prêtant à l’Etat à 3 %, alors que l’inflation est de 3,20, mais cela n’empêche pas l’Etat de les taxer quand même. Notre système revient donc, systématiquement, à taxer des revenus fictifs.
On s’obstine, dans les milieux politiques, à affirmer que les revenus du « capital » sont favorisés par rapport aux autres revenus. C’est tout simplement faux : la politique fiscale suivie consiste toujours à appauvrir l’épargnant.
L’ours mal léché
Article publié initialement sur le site d’Idefisc en mars 2024.