Dans l’arbitraire fiscal, en 1985, Pascal Salin dénonçait vigoureusement la politique fiscale confiscatoire de l’époque. Ce nouvel ouvrage, paru voici deux ans en constitue une mise à jour et un développement qui présente donc une actualisation des principes à la base de la fiscalité.
Ce livre actualise évidemment les chiffres, les dépenses publiques sont passées d’un petit tiers à une petite moitié du PIB en un demi siècle, et il faut bien comprendre que la pression fiscale est directement liée à cette explosion des dépenses publiques.
L’analyse est également très fouillée en ce qui concerne les véritables contributeurs de la dépense publique qui ne sont pas toujours ceux qu’on croit … Frédéric Bastiat nous parlait de ce qu’on voit et de ce qu’on ne voit pas, l’illustration de ce principe en fiscalité nous montre en effet que la taxation des entreprises, par exemple, est en définitive toujours payée par les travailleurs, les épargnants ou les consommateurs. Ce qui est taxé est presque toujours lié à des droits de propriété ou à des échanges économiques mesurables, laissant à l’abri de ce phénomène tout ce qui relève du capital humain.
L’accélération des crises financières est de plus en plus clairement corrélée à l’augmentation régulière du poids de la dépense publique dans l’économie et aux principes redistributeurs à la base de la progressivité de l’impôt et de la taxation du capital.
Au final, ce livre parcourt de manière très bien construite l’ensemble du contexte dans lequel la fiscalité se déploie, ainsi que les possibles évolutions de celle-ci, la volonté de certains d’harmoniser la fiscalité au niveau et européen étant ici vigoureusement combattue par l’auteur pour lequel la concurrence fiscale doit rester le principe, la solution devant plutôt être recherchée dans la réduction de la dépense publique.
Un livre à lire ou à relire, à offrir ou à s’offrir en cette période de fêtes de fin d’année.
Pascal Salin, La Tyrannie fiscale, Odile Jacob, 331 pages.
Pierre-Yves Novalet.